Wild Idea

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Wild Idea

Des hectares d’herbe à l’infini, le ciel comme une promesse d’éternité. La puissance du décor vous saisit de suite. L’océan de la prairie, faussement immobile, parcouru de longues houles de bisons apparaissant, disparaissant au gré des replis du paysage. C’est ici, au coeur des Grandes Plaines de l’Ouest américain, dans le Dakota du Sud, que Dan O’Brien a établi son nouveau ranch. Et qu’il se met en scène, lui, sa famille, ses amis, ses chevaux, dans un texte au souffle singulier qui mêle équipée sauvage, manifeste écologique et récit d’autofiction. La bataille est rude, comme le pays, où la glace du vent peut vous geler la peau en quelques instants, et la brûlure de l’été vous sécher sur place. Dans une vie antérieure, l’écrivain-éleveur avait participé avec passion à la réintroduction du faucon pèlerin dans les falaises qui bordent le front des Rocheuses. Avant de comprendre que la survie des espèces menacées dépendait de la restauration de tout l’écosystème. Et que les bisons, massacrés par milliers au xixe siècle pour éliminer les Indiens, en constituaient l’élément essentiel.

Mêlant le mythe au geste le plus trivial, la poésie au réalisme du quotidien, Dan O’Brien emporte son lecteur dans cette formidable aventure, la construction pierre à pierre de la Wild Idea Buffalo Company, entreprise familiale d’élevage et de production de viande de bison, dans l’espoir fou de voir revenir sur cette terre sacrée des Sioux Lakotas les variétés perdues d’herbes indigènes, et avec elles oiseaux et papillons depuis longtemps envolés. Comme une main tendue à l’esprit du lieu. — Michel Abescat

 

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Walter Gripp, éd. Au diable vauvert, 398 p., 22 €.

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