Wet Moon. Vol. 1

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Wet Moon. Vol. 1

Japon, été 1966. Rien ne va plus pour l’inspecteur Sata. Depuis qu’il a été retrouvé gisant sur la plage, un éclat de métal profondément fiché dans le crâne, le jeune homme n’est plus que l’ombre de lui-même, c’est-à-dire pas grand-chose. Célibataire, effacé, écrasé par des collègues grossiers et corrompus, le « jeunot » passe de l’apathie la plus totale à de furieux accès de rage. Sa vie s’organise désormais autour de deux obsessions : la lune et Kiwako Komiyama, une secrétaire blond platine soupçonnée de meurtre…

Atsushi Kaneko est un auteur à part dans la nébuleuse du manga. S’il en maîtrise parfaitement la mise en scène et les codes narratifs, ses modèles sont plus américains que japonais. Pétri de BD underground et de séries TV, son univers – dont le public français a déjà eu un aperçu avec Bambi et Soil – a plus qu’un air de famille avec ceux de Charles Burns et de David Lynch : même goût pour les ambiances troubles et interlopes, les personnages inquiétants, le fantastique embusqué dans les recoins du quotidien, les enquêtes qui ne mènent nulle part, en tout cas pas là où l’on croyait… Ponctuée de références à Méliès, d’hallucinations récurrentes, d’images littéralement surréalistes, la quête de l’inspecteur prend rapidement des allures dantesques. Plus qu’une descente aux enfers, Wet Moon est une vertigineuse glissade entre plusieurs niveaux de réalité, une chute qui s’accélère à mesure que l’on tourne les pages et dont il est impossible de s’extraire. Une impression grisante rendue possible par la science du découpage et des cadrages de Kaneko, qui accomplit, avec ce manga annoncé en trois volumes, une saisissante performance graphique.

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