Ce n’est pas un livre comme les autres, il ne se feuillette pas, il se déroule ; il ne se lit pas, il se suit. Pas de texte ni de pages donc, juste une belle fresque à déplier en un long travelling latéral pour que l’histoire, ou plutôt le train, avance. Pour aller où, pour y faire quoi ? Mystère. L’important est de monter à bord et de se laisser aller à la rêverie ferroviaire. La maison rose et cossue au bord du lac, les arbres enneigés qui frissonnent, la péniche mélancolique à contre-courant, les enfants descendus du train qui s’ébrouent sur le quai : le peintre Anne Brouillard met le lecteur à la place du voyageur, et la tête collée à la vitre du train, le paysage défile sous ses yeux à la cadence de la toile cartonnée qu’il déploie. De tous ces détails et scènes cueillis en chemin, l’imaginaire va faire sa pelote et tricoter des histoires à l’infini. Et si un jour d’hiver un voyageur…
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