Vous me coucherez nu sur la terre nue

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Vous me coucherez nu sur la terre nue

Il a 71 ans. Il est prêtre. Depuis qu’il a cessé d’être vice-recteur à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve, le Belge Gabriel Ringlet passe beaucoup de son temps à accompagner les mourants. Quand il ne lit pas les poètes. Mais est-ce si différent ? La manière dont ce grand intellectuel chrétien évoque la mort est toute de poésie, parce que la mort est pour lui ouverture vers l’au-delà, l’indicible, donc suprême et divine poésie. Son ouvrage, ciselé de ferveur et de délicatesse spirituelles, se déguste par petites tou­ches et courts chapitres. Saisissants. Ringlet y évoque non seulement très concrètement, très charnellement, les malades qu’il a accompagnés jusqu’à l’euthanasie, mais il s’y livre aussi à des réflexions théologiques simples et lumineuses sur la résurrection, Lazare, saint François d’Assise — à qui l’on doit d’ailleurs le titre du livre, ce « vous me coucherez nu sur la terre nue et vous m’y laisserez encore à mon dernier soupir » qu’avait réclamé à ses frères l’adepte de la pauvreté…

C’est justement au dénuement, au dépouillement de soi dans l’écoute de l’autre, de sa souffrance et de sa solitude de mourant, qu’invite avec des mots rares le père Ringlet. On tire de la lecture de son manuel de consolation de forts moments de questionnement et de paix. — Fabienne Pascaud

 

Ed. Albin Michel, 256 p., 17 €.

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