Vladimir Pozner se souvient

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Vladimir Pozner se souvient

Vladimir Pozner (1905-1992), écrivain français né dans une famille russe ayant fui le régime tsariste, est d’abord un itinérant. S’il parcourt toutes les capitales au gré des événements historiques du XXe siècle, de la Révolution russe aux guerres d’Espagne ou de France, l’auteur est d’abord ici un passeur, une sorte d’intermédiaire curieux entre les intellectuels et les artistes qu’il côtoie et fait se rencontrer. Dans ce livre de souvenirs, c’est toute une pléiade phosphorescente d’hommes de lettres qui s’écrivent, échangent, s’invitent les uns chez les autres et appréhendent une époque tourmentée.

Voici Bertolt Brecht, à Hollywood ou Berlin plus tard, en 1956, attentif aux traductions de ses œuvres, souvent furieux des adaptations qui sont réalisées au cinéma de ses pièces de théâtre. Voici encore Dashiell Hammett, à New York, en butte aux questions de la Commission des activités antiaméricaines du maccarthysme. Voici encore, en quelques lignes qui sont autant un document d’histoire qu’un portrait complice, le destin de l’écrivain Vsevolod Ivanov, recopiant, en pleine guerre civile russe, des pages de Flaubert et de Tchekhov. Pasternak, Elsa Triolet, Isaac Babel, Chagall, Buñuel, Fernand Léger, Joris Ivens : autant de figures avec lesquelles Pozner partage des moments de silence ou de mots bruts. Comment oublier cette scène dans laquelle Picasso et Chaplin s’observent et s’esclaffent, une nuit, sur les quais de la Seine – ils « riaient aux éclats, Charlot faisant tournoyer sa canne, face à l’Arlequin, vêtu de losanges bleu de lune… »

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