Vivant, où est ta victoire ?

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Vivant, où est ta victoire ?

Ils sont deux perdants majuscules, deux losers magnifiques que les échecs répétés ne décourageront jamais. Aldo est sans doute le champion toutes catégories : il n’a jamais connu autre chose que les ennuis. Aujourd’hui, agrippé à son fauteuil roulant, après quelques mois de détention, il ne baisse pas les bras, garde un sourire parfois déroutant et songe à réinventer le grand film de zombies australien. Il envisage aussi de créer une nouvelle ligne de vêtements de grossesse gothiques, et pourquoi pas des chewing-gums pour chiens. Son ami Liam, policier par erreur et artiste sans lendemain, ne vaut pas mieux, mais il a peut-être trouvé la solution en devenant le biographe du roi des malchanceux. Pas très loin de ce duo fumeux, on croisera Stella et ses tentatives de suicide à répétition — car Aldo et Liam ne sauraient s’enticher d’une fille simple… Au croisement de l’esprit de John Fante et de celui de David Foster Wallace, Vivant, où est ta victoire ? est un roman énergique et suffocant sur la vie, la mort et l’absurdité du destin. Derrière la drôlerie étourdissante, les trouvailles romanesques et les dialogues sauvages, se cache une construction maîtrisée, par laquelle l’auteur s’en prend à une société qui méprise l’individu et néglige les artistes. Pour cette raison aussi, John Fante trouverait en Steve Toltz un jeune frère (né en 1973) venu d’Australie, et déployant toute l’énergie du désespoir. — Christine Ferniot

 

Quicksand, traduit de l’anglais (Australie) par Jérôme Schmidt, éd. Belfond, 450 p., 22,50 €.

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