Une vie pornographique

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Une vie pornographique

Du très beau Ce qu’aimer veut dire (éd. P.O.L, 2011), récit d’apprentissage méditant sur les différentes formes d’attachement relevant de l’amour – être ami, amant, être père, fils… –, Une vie pornographique pourrait bien être un prolongement, un chapitre supplémentaire, romanesque cette fois. Mathieu Lindon s’intéresse ici, par ­l’entremise d’un personnage prénommé Perrin, à l’amour sous sa forme addictive : la dépendance, ses douceurs et sa tyrannie. Si Perrin multiplie les aventures, ou les tentatives d’aventures, sentimentales et sexuel­les, c’est en fait la drogue – l’héroïne… – qui est l’obsession tendre et toxique du jeune homme. Son idole, son âme soeur fusionnelle. Le point fixe de son existence.

« Comme tout amour, l’héroïne commence par une libération. Toute rencontre est bonne au moment où elle a lieu, c’est l’avenir qui réécrit le passé », commente Perrin, alors qu’après des années de vie commune, d’adoration et d’allégeance il est sur le point de décider de décrocher, de rompre avec cette passion compulsive et « l’indolence angoissée » dans laquelle elle a fini par le plonger. « Pourquoi ne plus prendre d’héroïne ? Parce qu’il n’en veut plus. Comme tous les couples : un jour on se demande pourquoi on reste ensemble… » écrit Mathieu Lindon, filant avec humour la métaphore amoureuse tout au long de cette fiction ironique et cérébrale, prosaïque en apparence, presque documentaire pourrait-on croire, en profondeur diablement perspicace sur l’humaine servitude.

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