Il faut un grand savoir des êtres et des choses pour réussir un premier roman d’une telle fébrilité. Sans pathos, sans excès de psychologie, Maurice Mimoun entrelace trois destins à la Jules et Jim, trois amours grandies ensemble et détruites ensemble. Est-ce parce que le chirurgien écrivain sait à merveille réparer les visages blessés, leur rendre leur dignité, leur âme, qu’il se débrouille si bien avec les émotions insoupçonnées des êtres, leurs secrets, leurs solitudes ?
A travers ce trio d’amis d’enfance, deux hommes, une femme devenus brillants chercheur, homme d’affaires ou chirurgienne, c’est l’irraisonné, l’incompréhensible même des relations affectives qu’il traque en chapitres courts et denses. Pourquoi Rania choisit-elle Tom plutôt que Simon au risque d’en mourir ? Sont aussi abordés ici l’éternité, la folie, les échanges magiques entre les êtres… Tous ces mystères fascinants et inquiétants dont sont tissés l’amour et l’amitié. — Fabienne Pascaud
Ed. Albin Michel 200 p., 15 €.
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