Une nouvelle traduction pour Gatsby le magnifique.

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La polémique sur les qualités et les défauts de la nouvelle traduction du roman le plus connu de Fitzgerald, proposée par la romancière Julie Wolkenstein, ne doit pas faire oublier que Gatsby, d’où qu’on le prenne, est un chef d’œuvre de la littérature américaine. Classieux, immature et désenchanté, il brille encore, 86 ans après sa publication, de mille feux.

On ne s’est pas suffisamment penché sur la question pour savoir si, de bout en bout, la traduction de Julie Wolkenstein du chef d’œuvre de Fitzgerald est bonne ou mauvaise. Les intentions de la traductrice étaient de revenir à la lettre du texte, de rendre sa fluidité et sa simplicité merveilleuse à une prose qu’elle considérait un brin « transformée » par la traduction de référence émise en 1976 par Jacques Tournier. 

Le Fitzgerald de Wolkenstein est aérien comme il se doit, soyeux et gouleyant comme un vieux malt. Celui qui n’est pas un spécialiste du texte n’y verra que du feu, du feu de dieu pour être précis. Traduit par un élève de 6ème, ce texte garderait probablement tout son charme, tant il époustoufle par son économie de moyens, sa (fausse) sincérité et sa facilité.

Il faut évidemment lire et relire Gatsby. C’est un livre qui est fait pour ça et qui reste un modèle du genre pour sa lisibilité et sa clarté. A sa manière, c’est le livre du dernier grand mythe américain : pas celui des cow-boys et des indiens, non, celui qui ferait de la société américaine une sorte de version libérée et décomplexée de la société aristocratique et libérale des précédents siècles européens. Gatsby est le grand réservoir d’images mentales dans lequel puiseront (avant et après lui) la littérature, la télé et le cinéma.

Fitzgerald n’a pas inventé tout ça évidemment. Il n’est pas le père biologique de l’Amérique, juste son meilleur inventeur.

Source: Fluctuat.net

Gatsby le magnifique-Francis Scott Fitzgerald

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