Une histoire des garçons et des filles. Amour, genre et sexualité dans la France d’après guerre

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Une histoire des garçons et des filles. Amour, genre et sexualité dans la France d’après guerre

Ce sont deux fonds d’archives qui contiennent des paroles oubliées : les dossiers de procédure correctionnelle et criminelle et ceux du Centre d’observation public de l’éducation surveillée (Copes) de Savigny-sur-Orge, entre 1954 et 1972. Régis Revenin, dans cet ouvrage issu de sa thèse, en donne de nombreux extraits et, à partir d’eux, esquisse le panorama de la sexualité des jeunes Français des Trente Glorieuses. La jeunesse ? Elle devient « la vitrine, l’objectif et le sens de la reconstruction culturelle de la France ». Les tribunaux pour enfants, les médias, notamment les magazines pour adolescents — trente-deux en 1960 — et tous les spécialistes, qu’ils soient pédagogues, juristes, médecins ou éducateurs, entendent la cerner, faire la part entre ce qui ressort de l’éducation dispensée, ou non, par les parents et l’école. Le sujet est délicat et les débats nourrissent des prises de position qui paraissent aujourd’hui surprenantes. La BD Tarzan se voit ainsi attaquée en raison de la nudité du héros, la première émission de Ménie Grégoire consacrée à la sexualité en 1967 vaut à l’animatrice de recevoir cinq mille lettres en deux jours, un médecin est sanctionné par ses pairs après diffusion d’un tract jugé susceptible d’avilir la jeunesse. Quant à la mode et à la variété, elles engendrent des comportements nouveaux. La lecture de ces paroles de jeunes garçons — il manque les filles — éclaire la France d’après guerre dans un domaine encore à explorer pour l’histoire.— Gilles Heuré

 

Ed. Vendémiaire, 352 p., 22 €.

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