Quand deux nouvellistes américains, âgés d’une trentaine d’années, regardent leur pays dans les yeux… L’un et l’autre sont impressionnants de rigueur dans leurs descriptions du quotidien. Celui du milieu juif new-yorkais dans le cas de Stuart Nadler, celui du Sud profond pour Holly Goddard Jones. Stuart Nadler raconte des histoires de familles, desquelles chacun veut s’enfuir : les parents divorcent, les enfants quittent la maison pour l’université, les amants laissent passer leur chance. Derrière la fenêtre, une mère attend que son fils se retourne une dernière fois, mais il est déjà loin. Holly Goddard Jones dépeint, elle, avec une feinte sérénité, des pères découvrant l’indifférence glaçante de leur enfant, et s’attache à des détails pour mieux exprimer la sauvagerie latente. L’un mélancolique, l’autre plus proche de la pure douleur, ces deux jeunes auteurs ne se contentent pas de faire leurs armes en publiant des nouvelles, ils portent un regard panoramique sur un monde où dominent la confusion et la cruauté.
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