Un quinze août à Paris

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Un quinze août à Paris

Dans un même espace-temps peuvent silencieusement s’entrechoquer des faits sans rapport, qui deviendront plus tard de troublantes coïncidences, quand l’écho de leur collision choisira de se faire entendre. En août 2009, Céline Curiol témoignait dans Télérama des secrets de la naissance de l’écriture. En août 2009, révèle-t-elle aujourd’hui dans son nouveau livre, elle était paralysée par une dépression qui l’empêchait de lire et d’écrire le moindre mot. Elle avait donc donné le change pour l’interview, alors qu’elle était en proie à un cataclysme intérieur dévastateur, qui la poussa même à sauter d’une voiture en marche pour tenter de mettre fin à ses jours. Ce décalage entre l’image qu’elle laissa voir alors et la réalité qu’elle décrit aujourd’hui révèle la force souterraine de cette femme, qui n’a pas appelé son précédent roman L’Ardeur des pierres pour rien.

Cette même générosité, ce même refus de l’étalage et de l’auto-apitoiement portent l’ouvrage qui paraît aujourd’hui, Un quinze août à Paris, sous-titré Histoire d’une dépression, bouée de sauvetage susceptible de tirer plus d’un lecteur hors du gouffre. Céline Curiol raconte de l’intérieur la tempête qui la dévasta, mais elle se nourrit aussi d’une mine de livres liés à ce mal de l’âme. L’enchevêtrement de toutes ces expériences, recherches, confessions, crée une architecture solide, où il fait bon s’abriter. Après avoir tourné à vide dans un état d’urgence auto-entretenu, sa réflexion s’est apaisée, enrichie, aiguisée. Cela donne un livre extrêmement dense et fouillé, pourtant d’une très grande limpidité. Convoquant Sylvia Plath, Stig Dagerman, Julia Kristeva, D. W. Winnicott ou William Styron, Céline Curiol chante sa réconciliation avec l’écriture, et avec la vie.

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