Morte il y a sept ans, à Londres où elle vivait, Sybille Bedford était née von Schoenebeck, en mars 1911, à Berlin, d’un père aristocrate allemand et d’une mère mi-italienne mi-anglaise — elle choisira plus tard la nationalité et la langue anglaises. Dans la passionnante introduction qu’elle donne à ce roman, Un héritage, elle décrit le chemin qui mène un écrivain à son oeuvre : « J’avais une époque, un pays, j’avais des personnages… Je savais qui ils étaient et où ils étaient. » Pour écrire ce livre, la romancière et journaliste britannique mit plus de trois ans, cherchant une vision de l’histoire européenne, retrouvant ses propres souvenirs de l’Allemagne au tournant du xxe siècle. Deux familles aussi différentes que possible, un mariage qui devrait les rapprocher et ne peut que les opposer, tel est le point de départ de ce chef-d’oeuvre d’invention, d’humour et de rigueur. Ce combat des excentriques contre les rigoristes, plein d’insouciance et de frayeur, fut, avant même sa sortie, soutenu par Nancy Mitford et Evelyn Waugh. Un parrainage de haute qualité.
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