Tante Jeanne

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À la gare de Poitiers, où elle avait changé de train, elle n’avait pu résister. Dix fois, traînant à bout de bras sa valise, que les gens accrochaient au passage, elle était passée devant la buvette. Le malaise, dans sa poitrine, était vraiment angoissant et, plus elle approchait du but, plus souvent cela la reprenait. C’était comme une grosse boule d’air – certainement aussi grosse qu’un de ses seins – qui montait vers sa gorge en comprimant les organes et cherchait une issue, cependant qu’elle attendait, anxieuse, immobile, le regard fixe, avec, à certain moment, la certitude qu’elle allait mourir.

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