Evacuons d’emblée les chiffres : 589 romans, français ou traduits, s’offriront cet automne en librairie aux appétits des lecteurs (1) . C’est un peu moins que l’an dernier — on en comptait 607 —, mais c’est encore beaucoup. Ne nous en plaignons pas, parions plutôt sur le fait que les meilleurs de ces livres sauront émerger de l’énorme flux. Certains romans français se sont immédiatement imposés à nous par leur force, leur beauté évidentes : citons Eva, l’ensorcelant portrait de femme de Simon Liberati (lire page 34), Un amour impossible, la si juste radioscopie d’une relation mère-fille menée par Christine Angot (lire ci-contre). D’autres écrivains, d’autres ouvrages encore, qu’on ne peut tous mentionner ici car la liste est fort longue — nous n’aurons pas trop de l’automne pour l’égrener dans nos pages.
Une tendance essentielle s’impose : on ne sait plus trop, et moins que jamais, de quel genre précis relèvent nombre de ces livres, dans lesquels le réel et l’imagination s’entremêlent souvent d’inédite et captivante façon. Sont-ce des fictions, des récits, des enquêtes, des rêveries ? Que recouvre désormais le terme générique de « roman » ? De cette incertitude, Delphine de Vigan a fait le motif central du troublant D’après une histoire vraie (lire page 39). Une chose est sûre : cette ambiguïté est formidablement féconde.
Voici donc, dans cette rentrée littéraire, nos premiers choix. Comme chaque automne, Télérama vous proposera, début septembre, une sélection de dix romans français et dix étrangers afin de vous aider, au besoin, à faire votre choix dans cette foisonnante rentrée. D’ici là, bonne lecture. — Nathalie Crom
(1) Chiffres Livres Hebdo.
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