Sois sage, c’est la guerre

Ajouter un commentaire

Sois sage, c’est la guerre

Ces souvenirs de l’historien Alain Corbin sont ceux de l’enfant qu’il fut entre 3 ans et demi et 9 ans, en ces années de guerre qu’il passa à Lonlay-l’Abbaye, Domfront et Essay, en Basse-Normandie. C’est une vie d’autrefois qu’il évoque, au côté d’un père médecin de campagne antillais, catholique pratiquant, exigeant et disponible envers ses patients, dans une communauté paysanne dont les gestes et les outils semblent aujourd’hui appartenir au xixe siècle. Avec une extrême pudeur, Alain Corbin revient ainsi sur la vie qui était la sienne, sur « l’emprise de la religion » ou sur les loisirs d’un gamin sage écoutant les récits d’une vieille femme sur l’occupation par les Prussiens en 1870. La guerre, elle apparaît avec les Allemands, qui occupent sa maison, et, surtout, avec les bombardements et l’arrivée des Américains. Ce texte, très personnel, ne déroge en rien à la méthode qui a toujours prévalu chez cet « historien du sensible » : les flashs qui lui reviennent en mémoire, il tente d’en valider l’authenticité afin d’éviter les reconstructions a posteriori. Un petit texte limpide et pudique, petit bijou d’histoire. — G.H.

 

Ed. Flammarion 160 p., 15 € Lire aussi : Les Français sous les bombes alliées, 1940-1945, d’Andrew Knapp, éd. Tallandier, 592 p., 23,90 €.

Commandez le livre Sois sage, c’est la guerre

Laisser une réponse