Scipion

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Scipion

Etre le fils d’un historien réputé, grand spécialiste de l’Antiquité, peut devenir une lourde croix à porter. A fortiori quand l’illustre universitaire en question a affublé ledit fils d’un prénom inspiré du non moins illustre général carthaginois, autant par passion pour l’objet de ses longues études que par un sournois désir de voir comment le rejeton saura s’en débrouiller… De fait, Aníbal Brener ne suit pas le destin brillant qu’escomptait son père : enseignant en déroute, alcoolique assidu, logeant dans une chambrette en colocation avec un vieillard, il traîne sa misérable vie jusqu’à ce que, deux ans après la mort de son géniteur, on lui annonce que celui-ci lui a légué trois boîtes. Il y trouve, entre autres choses, une édition résumée de l’Histoire du déclin et de la chute de l’Empire romain, l’oeuvre célèbre de l’historien britannique du xviiie siècle Edward Gibbon, et, entre les pages de l’ouvrage, un codicille au testament laissé par son père. Un amendement qui le concerne, lui, le fils si méprisé, et qui se concrétise en une soudaine manne financière et immobilière que les dispositions testamentaires suspendent toutefois à l’obligation de rédiger, à son tour, un ouvrage d’histoire.

L’entreprise éditoriale d’Aníbal Brener, qui le conduira à se plonger dans le passé et à rencontrer de forts curieux personnages, ménage un suspense digne des plus savoureux romans policiers. Racontée avec un humour à l’anglo-saxonne, cette quête fait du roman de Pablo Casacuberta un pur régal, de bout en bout. — Gilles Heuré

 

Escipión, traduit de l’espagnol (Uruguay) par François Gaudry Ed. Métailié 264 p., 18 €.

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