Sans entraves et sans temps morts II

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Sans entraves et sans temps morts II

Ecrivaine et critique, Cécile Guilbert est, avant cela, lectrice. La lecture : telle est la source, l’étincelle, le principe originel. « Pour savoir écrire il faut avoir lu, et pour savoir lire, il faut savoir vivre », note-t-elle, citant Guy Debord, dans le bel essai ardent et mélancolique qu’elle a donné au volume collectif L’Une et l’Autre (1) , et qu’elle consacre à Cristina Campo, auteur des Impardonnables et du Tigre absence – géniale, précise, foudroyante Campo ou « la cadence magistrale du grand style assertorique, aphoristique, oraculaire, enlevé par cette fraîcheur irrésistible et cette désinvolture un peu hautaine qui font depuis toujours mes délices dans les meilleurs livres du XVIIIe siècle », écrit Cécile Guilbert. Le recueil Sans entraves et sans temps morts II rassemble des textes critiques parus en revues ou dans la presse, où se lisent la ferveur de cette addiction à la lecture et l’éclectisme de ses choix. Car « savoir lire implique de pouvoir tout lire », d’évoluer avec bonheur, fluidité, de Saint-Simon à Truman Capote, de Nabokov à Brett Easton Ellis, d’Edith Sitwell et autres membres de l‘eccentric pride aux contemplations méditatives de Bernard Lamarche-Vadel ou aux pages non écrites de l’écrivain sans oeuvre Bernard Minoret. Une constellation hétéroclite, élégante et radieuse, qui rassemble, autour de Cécile Guilbert, « des maîtres, des pairs, des frères ou des soeurs d’élection », qui enjambe les siècles et que fédère ce qu’on ne peut désigner d’un autre mot que le style – « l’empreinte de ce que l’on est dans ce que l’on fait », écrivait René Daumal. — Nathalie Crom

 

(1) Ed. L’Iconoclaste, 274 p., 17 €.

 

Sans entraves et sans temps morts II, de Cécile Guilbert, éd. Grasset, 394 p., 24 €.

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