On avouera d’abord s’être bien amusé. La vivacité de l’oeil, la rapidité de l’esprit et des dialogues, la fantaisie funambule, aux limites du cassage de gueule, réjouissent au plus haut point. Imaginez un peu ! Rainbow Warriors met en scène le renversement d’une dictature africaine corrompue et homophobe par une armée de mercenaires, tous LGBT, des lesbiennes, des gays, des bi et des trans ! Il faut lire les chapitres consacrés au recrutement et à l’entraînement. On y croit, tant le regard de l’auteur est libre et dépourvu de préjugés, on s’amuse et on savoure la manière de pulvériser les codes du roman d’espionnage, façon Gérard de Villiers, en général assez peu subtils quant aux canons de la virilité. Mais le plaisir de lecture ne tient pas seulement à l’humour et au brio du récit. Ayerdhal interroge certains comportements néocolonialistes et l’ambiguïté du droit d’ingérence. Bref, c’est sérieux. Mais pas sérieusement.
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