Quelque chose est là-dehors

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Quelque chose est là-dehors

De loin, tout semble normal. Derrière la porte d’une maison bourgeoise, une femme range les vêtements d’hiver au grenier. A l’hôpital, une mère de 88 ans se tient prête à mourir près de son fils, au terme d’une vie « longue et riche ». Ailleurs, une épouse excitée attend son amant après le départ matinal de toute la famille. Pourtant, à y regarder de plus près, les fissures apparaissent dans ce tableau policé : peur de la mort, désillusion, ennui insondable, violence mentale… L’Américain Richard Bausch semble arpenter les rues pour dénicher l’instant où quelque chose va basculer, l’explosion de violence imminente cachée sous des monceaux de banalité. Moins ironique qu’Alice Munro, la reine canadienne et nobélisée de la nouvelle, Bausch explore lui aussi les tourments les plus secrets de ses personnages, en empathie avec leurs sentiments souvent contradictoires. Son écriture nettoyée de toute mièvrerie, son style feutré et faussement distant prennent à la gorge. Comme ce jugement de Diana sur son mari, dans « La femme du révérend Thornhill » : « Loin, il était toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Près, il était beige. »

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