Poésies, Une saison en enfer, Illuminations

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Poésies, Une saison en enfer, Illuminations

« A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes… » Au voyant qui associait voyelles et couleurs dès 1872 (Voyelles), comment n’aurait-on pas imaginé marier les oeuvres phares du tournant du xxe siècle, celles qui bousculent, tourmentent et affranchissent le regard, celles qui ouvrent à une folle liberté, folle modernité ? Comme ses poèmes. C’est chose faite avec le dernier opus, comme d’habitude somptueux, de la maison Diane de Selliers. Il met en images l’hallucinante dérive poétique à laquelle nous convie Arthur Rimbaud. Mais pas question d’illus­trer les vers insaisissables et mystérieux. Les oeuvres de Redon, Kandinski, Dix, Schiele, Mondrian — et tant d’autres, cent quatre-vingt-quatre en tout ! — n’interviennent qu’en contrepoint, pour mieux faire décoller encore dans un imaginaire où tout devient autre. Puisque « Je » déjà « est un autre », selon Arthur, et qu’il faut apprendre à le connaître par toutes sortes d’expériences, de voyances, d’immersions dans l’inconnu. Contempler ces toiles monstres, énigmatiques et fascinantes en est une. — Fabienne Pascaud

 

Ed. Diane de Selliers, 432 p., 195 € jusqu’au 31 janvier, 230 € ensuite.

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