Peyton Place

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Peyton Place

« Vulgaire », « vicieux », « sordide », « amo­ral »… La violence des adjectifs dont usa une partie de la presse américaine pour saluer d'un tollé la parution, en 1956, de Peyton Place, le roman de la jeune Grace Metalious (1924-1964), peut se lire, a posteriori, comme l'indice du caractère effectivement scandaleux de cette fiction. Le scandale, c'est « ce qui pose problème à la conscience, déroute la raison ou trouble la foi », rappelle le dictionnaire, et oui, en ce sens littéral, Peyton Place était bel et bien une infamie.

Le tableau crûment et minutieusement brossé des inavouables secrets d'une petite communauté humaine — une petite ville, Peyton Place, sise dans le sud de la Nouvelle-Angleterre —, présentant tous les signes extérieurs de la normalité et de la respectabilité, laquelle façade se révèle n'être qu'un épais rideau d'hypocrisie et de mensonges, derrière lequel les relations humaines obéissent à de tout autres lois : des rapports de force, des prises de pouvoir, les femmes, les enfants et les classes sociales défavorisées constituant, bien entendu, les humiliés et offensés de ce jeu pervers.

Plus d'un demi-siècle après sa parution initiale, le captivant roman de Grace Metalious garde son caractère hautement corrosif, dont ne rendait pas compte le soap à succès qui, dans les années 1960-1970, l'a popularisé de ce côté-ci de l'Atlantique — raison supplémentaire pour oublier la série un peu trop sucrée, et revenir à l'acidité de l'original.

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