Tout est en place, dès les premières lignes de ce chef-d'oeuvre : la sécheresse de la terre, le vieux pick-up rongé par les années, le regard des hommes fatigués. Cet ivrogne de Glen Davis est sorti de prison pour avoir écrasé un enfant et revient dans sa ville, où l'attendent son père, son frère et sa petite amie. En moins de quarante-huit heures, le chaos recommence. Car dans les romans de Larry Brown, les humains ne changent pas, poursuivis par leur destin. Le romancier les accompagne dans leur dérive, leur tient l'épaule lorsqu'ils tombent et compose une tragédie pleine d'émotion, de compassion, portée par une écriture d'une beauté sombre. — C.F.
Father and son, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Ferragut, éd. Gallmeister, coll. Totem, 416 p., 11 €.
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