Pas exactement l’amour

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Pas exactement l’amour

Pas exactement l’amour. Beaucoup plus que cela. Ou plus vraiment. Les dix textes qui composent ce recueil sont à fleur de peau, sensibles aux grains, aux textures, aux humeurs, attentifs aux odeurs et aux mouvements infimes, sensuels et bouleversants de justesse. Ce sont les corps qui sont au centre du jeu. Erotiques, abandonnés ou solitaires. Observés avec une impudeur minutieuse, leur dévoilement révélant d’abord leur fragilité. Celle des sentiments et des passions vient dans leur mouvement, la mise à nu se poursuivant au scalpel.

Ce pourrait être un album de chansons, un carnet de croquis, c’est donc un recueil de nouvelles dont chaque voix a sa vibration propre, chaque récit son trait particulier. Expérience universelle, l’amour n’existe qu’au singulier, dans l’infini de ses variations. Il se doit de n’être pas ordinaire, l’exigence le maintient, la banalité le menace. Peut-être est-ce le sens du titre, Pas exactement l’amour, placé sous les auspices de Marguerite Duras dont une citation, extraite de La Vie matérielle, figure en exergue : « Après c’est devenu moins grave, une histoire d’amour ». Tous situés à un moment de bascule, ces dix fragments d’un parcours amoureux en explorent les pics et les gouffres, les silences et les cris, l’avant et l’après, usant de toutes les nuances de ton, parfois drôle, plus souvent grave. Journal des amours intranquilles, à la musique plutôt mélancolique, l’ensemble, d’une rare finesse, compose sans doute un des plus beaux livres d’Arnaud Cathrine. — Michel Abescat

 

Ed. Verticales, 246 p., 17,90 €.

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