Palmiro

Ajouter un commentaire

Palmiro

Vous aimez Vittorio De Sica et Giuseppe De Santis, Les Vitelloni, de Fellini ou les films d’Ettore Scola ? Vous dévorerez ce roman de Luigi Di Ruscio (1930-2011), originaire de Fermo et autodidacte nourri par les lectures des oeuvres d’Ungaretti, Pavese et Gramsci. Libertaire, il le devint sans doute grâce à un instituteur fasciste qui roulait le Corriera della sera pour lui frapper la tête… La galerie de portraits qu’il dessine dans ce roman ne pouvait naître que de la confusion politique qui tourmenta l’Italie dans les années 1940, déchirée entre fascisme, troupes américaines et allemandes. Tout est vivant, bruyant et coloré dans ce livre que Di Ruscio écrivit alors qu’il était en exil à Oslo depuis 1957, ouvrier dans une usine de clous. Sa mémoire des années de guerre et d’après-guerre caricature à peine les personnages plongés dans un climat politique qui donne le tournis : voici La Rouille, inimitable estafette pendant la guerre, et avec lui Donin, le sanguin imprévisible, Tiffon, le nain coiffeur, Loquacce et son béret, ou encore la sémillante Caterina. Tous sont communistes ou assimilés, lisent L’Unità, vont au bordel, se battent et font l’amour avec la même détermination dont ils font preuve pour comprendre la rhétorique politique. Un roman picaresque, tragique et burlesque qui se lit, s’entend et se voit. — Gilles Heuré

 

Traduit de l’italien par Muriel Morelli, préface de Massimo Raffaeli Ed. Anacharsis 206 p., 19 €.

Commandez le livre Palmiro

Laisser une réponse