Orphelins

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Orphelins

L’extraterrestre est fourbe, cruel, belliqueux, invasif. Rien à voir avec l’homme… A l’exception de Steven Spielberg, qui veut croire que l’entente est possible, en SF les rencontres du troisième type virent invariablement à l’affrontement et au massacre. La série Orphelins ne fait pas mentir cet adage. Lâchement attaquée par une civilisation inconnue, l’humanité résiste bec et ongles ; une guerre d’usure s’installe pendant laquelle des gamins dont les familles ont péri dans les bombardements sont formés pour devenir les fers de lance de la lutte anti-aliens.

Largement inspiré de La Stratégie Ender, un classique signé Orson Scott Card, qui met en scène des enfants soldats engagés dans une guerre interplanétaire, Orphelins a su en tirer la substantifique moelle. Evitant adroitement l’exaltation de la camaraderie virile entre frères d’armes, l’hymne au sacrifice et au sens du devoir, les débordements patriotiques et autres clichés qui accompagnent d’ordinaire les péplums militaires, ce comics 100 % italien met l’accent sur des réalités moins reluisantes. Manipulations, chantages, sévices, cynisme absolu et violence à tous les étages : les adultes qui encadrent les jeunes recrues sont encore moins humains que les extraterrestres. Et les gamins surentraînés, malgré leurs efforts pour rester normaux, flirtent dangereusement avec la psychose… Sec, tendu, bien mené, loin des logorrhées fumeuses de ses homologues américains, mais pas bas du front pour autant, ce comics réalisé par Roberto Recchioni et Emiliano Mammucari renoue avec la grande tradition italienne des fumetti, ces BD feuilletonesques vendues en kiosque. — Stéphane Jarno

 

Ed. Glénat, 2 vol., 192 p., 14,95 € chacun.

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