Odyssées

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Odyssées

Il y a un paradoxe chez Arthur C. Clarke : il est surtout connu pour l’oeuvre d’un autre, le 2001 : l’Odyssée de l’espace, de Stanley Kubrick, dont il coécrivit le scénario et qui fut tiré d’un de ses textes, La Sentinelle. Cette « sentinelle » est l’un des titres phares de la première intégrale de ses nouvelles, que publient aujourd’hui les éditions Bragelonne. Intégrale dont, comme à chaque fois, on contestera l’intégralité : son maître d’œuvre Tom Clegg lui-même avoue ne pas y avoir intégré les récits parus entre 1932 et 1938 dans le journal de lycée du maître, ainsi que deux « novellas » trop longues. Mais ne chipotons pas ! On a là, en 1 118 pages, 106 textes, dont 28 inédits, d’un des maîtres du genre : l’événement est indéniable.

Odyssées nous convie donc à un voyage au long de soixante ans d’écriture. Clarke (1917-2008), passionné de SF depuis son plus jeune âge, instructeur radar pour la Royal Air Force pendant la Seconde Guerre mondiale, pédagogue et visionnaire, avait une solide formation de scientifique et a grandi à l’ombre de la conquête spatiale. L’idée de voyage interstellaire irrigue toute son oeuvre. Il la traite à la fois en technicien, refusant la spéculation gratuite, et en philosophe, fasciné par la rencontre avec l’autre et ce qu’elle peut susciter. Ses meilleures nouvelles (La Sentinelle, Rencontre à l’aube ou Face à face avec Méduse…) s’interrogent toutes sur la place de l’homme dans l’univers et questionnent aussi bien son passé que son avenir, en cherchant l’aide d’un au-delà qui ne soit pas forcément religieux.

Le format court sied particulièrement à Arthur C. Clarke, masquant mieux que ses romans sa difficulté à créer des personnages suffisamment vivants pour incarner ses passionnantes théories. A l’heure où l’on reparle de coloniser Mars, il faut se laisser aller à feuilleter ce gros volume et à replonger avec lui aux sources du rêve.

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