Nuits sans sommeil

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Nuits sans sommeil

Dans une préface délicate, Joan Didion parle de « méditation fragmentée », pour définir Nuits sans sommeil, d’Elizabeth Hardwick (1916-2007). Mille touches ­légères, évocatrices, composent ce roman autobiographique d’une personnalité engagée dans le journalisme littéraire, qui fut aussi romancière, nouvelliste, essayiste et fondatrice de la New York Review of books. Ici, le lecteur entre par mille portes dérobées, croisant ainsi Billie Holiday en 1943, « massive, extraordinairement belle, et grosse », et qui, certaines nuits désordonnées, porte un magnifique manteau de lynx — mais demain, Billie sera mourante, à 44 ans, « empoisonnée par la ferveur perfide de sa toxicomanie ». Rien de linéaire, dans ces mémoires romancés, éblouissants et sentimentaux. Voici la narratrice et sa mère, du côté du Kentucky, un Sud rigide qu’Elizabeth Hardwick quitte sans regret. Etudes à Columbia, voyages en Hollande, et surtout à New York, ville des vieilles dames cachant leur pauvreté dans des logements de plus en plus petits. Mariée au poète Robert Lowell, Elizabeth Hardwick parle magnifiquement d’amour, d’hommes, de solitude et de nuits dans les clubs de jazz. Tous les parfums des villes, la singularité de sa vie et de son écriture nous accompagnent, pour un voyage méditatif, bouleversant. — Christine Ferniot

 

Sleepless Nights, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nicole Tisserand Ed. Buchet-Chastel 180 p., 18 €.

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