Ne reste que la violence

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Ne reste que la violence

La phrase est sèche, millimétrique, parcimonieuse, le regard, clinique. L'écrivain traque ses personnages en entomologiste, dissèque leurs gestes et leurs élans, met à nu leur solitude, leurs doutes, leurs calculs et leurs peurs, les mots qu'ils ne prononcent pas, les émotions qu'ils retiennent. Son livre est une sorte d'antithriller qui joue ordinairement sur les grosses caisses et les cymbales. Ici, tout est suggestion et subtilité. La lecture pourtant vous agrippe, l'émotion ressentie est inversement proportionnelle à l'épure du texte.

Ce troisième volume d'une trilogie qui fera date met en scène un jeune tueur à gages décidé à raccrocher, Calum MacLean, étoile montante du milieu de Glasgow. Contraint d'exécuter, dans le précédent épisode, un ancien tueur légendaire incapable de s'arrêter à temps – l'homme qu'il ne veut pas devenir. Ses employeurs, évidemment, ne l'entendent pas de cette oreille. Pour eux, « un tueur à gages qui décroche ­devient bavard ». Ne reste alors que la violence. L'auteur l'orchestre magnifiquement, irrémédiable, glacée jusqu'à la brûlure. Et son roman se lit d'une traite, sans jamais s'essouffler, trajectoire nocturne, tragique et désespérée.

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