Mr Mercedes

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Mr Mercedes

Une gueule froide et avide. De malveillantes lueurs jaunes qui percent le brouillard. Encore un monstre en chasse. Encore un roman de Stephen King (publié si près du précédent, Joyland, qu'on se demande comment notre prolifique auteur sexagénaire trouve encore le temps de respirer entre deux phrases). Et pourtant, rien n'est comme d'habitude. Ni goule, ni spectre, la créature est juste une bête voiture (de luxe), une Mercedes SL 500, 12 cylindres, intérieur cuir et extérieur « sang », après avoir foncé droit dans une foule de chômeurs massée devant les portes d'un salon de l'emploi. Rien à voir avec Christine, la fameuse bagnole maudite inventée par King dans les années 1980. Celle-ci n'est même pas hantée, juste conduite par un cinglé tout à fait humain qui s'est trouvé un nouveau hobby : le meurtre de masse. Mr Mercedes, prototype du psychopathe à l'américaine, servi avec ses traumas juvéniles, son oedipe en vrac et autres cadavres dans les placards de sa bicoque anonyme. Le Norman Bates de Hitchcock habilement croisé avec le Dragon rouge de Thomas Harris.

Extrait à lire

Découvrez les premières pages de “Mr Mercedes”, le nouveau Stephen King

Délaissant totalement, pour une fois, le fantastique, Stephen King joue le jeu du thriller, en mettant toute sa science du récit, du détail quotidien comme du suspense haletant, dans un mémorable affrontement entre deux hommes – le fou du volant et le vieux flic attachant, essoré, qui le traque. Entre deux exercices de style. Avec son « méchant » premier choix, King assure savamment l'addiction du lecteur, horrifié et fasciné par le danger qui enfle. On entrevoit, à chaque page fébrilement tournée, une future adaptation hollywoodienne pleine de sous-sols glauques et de filatures inquiétantes. Avec son policier désabusé, il rend un hommage chaleureux et précis au roman noir en général, et à James M. Cain en particulier, l'auteur du Facteur sonne toujours deux fois, auquel le livre est dédié.

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