Monsieur Origami

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Monsieur Origami

Avant de devenir un maître de l’origami, Kurogiku fut un jeune homme amoureux d’une « panthère noire », une belle Italienne dressée sur des escarpins qui lui fit tourner la tête. C’était il y a quarante ans et, ce jour-là, le jeune Japonais quitta brutalement sa famille et son pays pour la Toscane, espérant y retrouver la brune apparition. Depuis, Kurogiku attend devant une maison en ruine, tel un ermite, pliant et dépliant le plus beau des papiers, le washi, et murmurant un haïku : « Toute beauté a sa part d’ombre… » Sa rencontre avec un jeune horloger italien va bousculer le cours de son histoire et de sa mémoire… Premier roman déroutant, d’un extrême dépouillement, Monsieur Origami oblige le lecteur à changer de rythme, à prendre une autre respiration et à réfléchir aux mystères du temps. Dans cette brève histoire de la contemplation, Jean-Marc Ceci est aussi méticuleux qu’un artisan japonais pour décrire cet art du papier washi représentant « la paix et l’harmonie ». Il en divulgue les secrets, accompagne sa fabrication et sa transformation puis, l’air de rien, change de propos. En fait, c’est de la transmission qu’il nous parle, mais aussi de la responsabilité familiale, son héritage et ses erreurs. Etonnant conte oriental, mais aussi leçon de philosophie, Monsieur Origami est une belle respiration poétique qui s’appuie sur cette devise : « A quoi sert-il d’avoir si être nous manque. » A lire en posture de zazen. — Christine Ferniot

 

Ed. Gallimard, 160 p., 15 €.

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