Rien n’est simple, dans la famille Messer. Le père, Maurice, après avoir bazardé sa société de sous-vêtements féminins, est désormais directeur du musée de l’Holocauste à Washington, et doit sans cesse chercher des mannes financières. Norman, le fils, un peu écrasé par Maurice et affublé d’une épouse revêche, préside aux destinées d’une société de consulting, Holocauste Connections, Inc. Les deux hommes jonglent avec les millions et entretiennent la flamme, y compris la plus kitsch, du souvenir des victimes du génocide juif. Quant à la petite-fille, Nechama, devenue soeur Consolatia de la Croix, elle a choisi de vivre recluse dans le couvent des carmélites situé à Auschwitz et dirigé d’une main de fer par la prieure soeur Flagelatta. Comment la faire sortir de ce lieu et lui faire entendre raison ? Comment expliquer à une donatrice que la masse grise exposée dans la vitrine du musée n’est pas une « espèce d’installation artistique », mais des cheveux humains ?
Charge satirique contre la commercialisation de l’Holocauste, ce roman de Tova Reich a fait scandale lors de sa parution aux Etats-Unis, en 2007. Mon Holocauste a effectivement de quoi déplaire largement, puisqu’il vise un peu tout le monde : ceux qui culpabilisent les jeunes générations au nom de la mémoire de la Shoah, ceux qui fument des joints à Birkenau, et encore tous ceux qui s’abandonnent aux délires pseudo-religieux… — G.H.
My Holocauste, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Fabrice Pointeau Ed. du Cherche-midi 358 p., 19,50 €.
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