Millénium, Ce qui ne me tue pas
Au cas où vous auriez passé vos vacances en terre Adélie ou sur un îlot perdu du Pacifique, le tome 4 de Millénium, Ce qui ne me tue pas est donc sorti jeudi dernier, dans la plus grande discrétion. Sortie simultanée dans vingt-cinq pays, premier tirage de 500 000 exemplaires rien qu’en France, informations savamment distillées sur les précautions prises pour éviter les fuites (l’auteur a travaillé sur un ordinateur non connecté, le livre a été envoyé par coursier aux traducteurs), refus de donner le texte aux journalistes avant sa parution pour faire monter le désir et le buzz : de la belle ouvrage promotionnelle et médiatique. Et finalement le livre ? De la belle ouvrage aussi ? Eh bien oui. Fidèle en tout cas à la trilogie initiale, dont le père, Stieg Larsson, mort prématurément, n’aura jamais vu l’extraordinaire succès. David Lagercrantz, le nouvel auteur, a mis ses pas dans ceux de son prédécesseur, imaginé une intrigue contemporaine – les enjeux de l’intelligence artificielle, l’espionnage industriel, la surveillance généralisée -, multiplié les fils narratifs et creusé la personnalité de chacun des personnages. Lisbeth Salander et Mikael Blomkvist en particulier n’ont rien perdu de leur charme, ni de leur complexité. Fallait-il les confier à un nouvel auteur ? La polémique n’a pas fini de rebondir. Une chose est sûre, dix ans après la parution du premier volume, la curiosité qu’on a pour eux demeure vive ; c’est pour avoir de leurs nouvelles que les lecteurs achèteront le livre. Et si c’était cela, la plus belle réussite de Stieg Larsson ? — M.A.
Traduit du suédois par Hege Roel Rousson, éd. Actes sud, 496 p., 23 €.
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