Mille et Un Morceaux

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Mille et Un Morceaux

« Je ne suis pas écrivain. Je suis auteur, ce n’est pas autant, mais c’est plus rapide », confie Jean-Michel Ribes au détour d’une page de ces Mille et Un Morceaux qu’il a rassemblés en un volume délectable et vif, dans lequel, tantôt allegro, tantôt presto, il décline ses souvenirs sous forme de miscellanées. Est-ce le symptôme de l’homme de troupe ? Toujours est-il que souvent, ici, le choix qu’il fait du mode fragmentaire et instantané permet à Ribes de céder la place, sur le devant de la scène, à ceux qu’il a rencontrés, croisés, côtoyés ou follement aimés. Il y a les amis disparus, Roland Blanche, Topor, Dubillard, Michel Berto, d’autres encore — l’amitié, on le sent, est pour lui la seule façon d’être. A leurs côtés, de grands aînés, pêle-mêle Jean Mercure — ici d’un flegme angélique confronté à un chat plus qu’irascible —, Raymond Queneau et Janine, « sa Zazie », ou encore l’ogre Alain Cuny. Entre ces tableaux, se glissent quelques moments plus intimes, fragment d’enfance, histoire d’amour, tendre émoi d’un père… Ces changements de registre donnent au livre un ton mêlé d’humour, de flamme, de cocasserie, de pudeur, de douceur, de mélancolie, qui n’est pas le moindre de ses charmes. Pas écrivain, vraiment, Ribes ? C’est à voir… — Na.C.

 

Ed. L’Iconoclaste, 522 p., 23 €.

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