Mes seuls dieux

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Mes seuls dieux

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Roman (broché). Paru en 05/2010

Mes seuls dieux

Anjana Appachana

Pathétiques et drôles, pleine de détails au quotidien, parfois féroces dans la description d’un monde et d’une culture idéalisés par les Occidentaux,  les nouvelles d’Anjana Appachana nous font découvrir l’Inde contemporaine du point de vue de la femme indienne, à travers les âges de sa vie, depuis l’enfance vulnérable jusqu’aux déboires parfois dramatiques des épousailles et d’une vie domestique aliénée aux règles et aux traditions hindouistes. Car la société indienne aujourd’hui, extraordinairement complexe, met aux prises plusieurs mondes, plusieurs époques même : l’ancestral système des castes avec ses superstitions et ses proscriptions, l’intrusion de la modernité occidentale qui, dans les années quatre-vingt où se situent ces histoires, commence à menacer les croyances et les pouvoirs locaux, et en mémoire toujours présente, la vieille éducation britannique à la mode brahmane.
Pleine d’inventions narratives, ces huit nouvelles, on s’en doute, sont nourries d’une riche expérience personnelle et témoignent d’un sens aigu de la description dans les moindres détails des comportements, des mœurs et du décor.
Ainsi, dans Mes seuls dieux, la narratrice est une fillette qui porte une dévotion folle à sa
mère au point de croire celle-ci en communication directe avec le panthéon des divinités hindoues, comme si elle était l’une d’elles. Dans le fantôme de la Barsati, un propriétaire qui loue de préférence aux madrasis (originaires de Madras), réputés bons payeurs, doit baisser ses prétentions quand son  nouveau locataire annonce que sa chambre est hantée. En fait de fantôme, il séduira la fille de la maison. Dans Incantations, la jeune narratrice s’invente une vie sentimentale dans les romans anglais au moment où sa sœur aînée se prépare au mariage. Cette dernière se prépare à la pire violence intra-conjugale, celle d’un beau-frère maître chanteur. Et c’est la petite confidente, lectrice éperdue de Jane Eyre, qui devra subir, bouche cousue, les récits circonstanciés de sa grande sœur désespérée… d’autres histoires s’enlacent et se dénouent avec ce même charme unique fait de cruauté inconsciente et d’enchantement amoureux, de songeries amères et tendres, de conflits cocasses ou tragiques…

Née dans le Kodagu, province du Karnataka, l’ancien Etat de Mysore, au sud de l’Inde, Appachana fait des études supérieures à Delhi et en Pennsylvanie et publie en Angleterre ce premier recueil Mes seuls dieux, avant qu’il ne trouve son public en Inde dans l’édition Penguin. Désormais reconnue, primée en Angleterre et aux Etats-Unis pour un premier roman, Appachana poursuit son investigation quasi sociologique de l’imaginaire indien mais en y ajoutant, comme dans chacune des nouvelles de ce recueil, cette ampleur intimiste, frémissante de nuances, qui nous rend si proches ses petites filles inquiétées par le drame familial et ses jeunes femmes désemparées par la secrète violence institutionnelle sous les dehors lénifiants des fêtes et des rituels. En rupture avec la respectabilité des conventions, le système des castes et le poids de la bureaucratie provinciale, l’auteur de Mes seuls dieux place le lecteur au cœur même de la sensibilité féminine indienne si proche de la nôtre dans ses aspirations, tout en nous invitant au voyage.
Anjana Appachana partage sa vie entre l’Inde et les États-Unis (Arizona).

Nouvelles traduites de l’anglais (Inde) par Alain Porte

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