Marée basse marée haute

Ajouter un commentaire

Marée basse marée haute

Le 15 janvier dernier, J.-B. Pontalis s’est éteint, est mort, a disparu. Le dernier verbe convient le mieux à cet homme dont toute l’oeuvre, littéraire, psychanalytique, éditoriale, tourne autour de la question de la disparition et de la réapparition, de l’enfouissement et du surgissement. Dans chaque texte de ce recueil posthume, il s’absente et se ­manifeste avec la même régularité paisible que le sable sous la mer, d’où les grandes marées du titre. Nourries par ses séances sur le divan ou aux côtés du patient, par ses lectures aussi, des tranches de vie se déroulent, cousues de ces mots rieurs et profonds dont il a toujours eu le secret. Il dit parfois « je », mais se révèle surtout sous les traits des autres. L’« insomniaque de jour », comme il qualifie son ami Charles, était le surnom qu’il aimait se donner, et cet Albin qui ne tient pas en place a la même bougeotte intérieure que lui. Pontalis continue de faire signe, d’outre-tombe, dans des écrits sur le temps qui file, et qui s’arrête, au gré des prises de conscience du prix de l’existence. Mais ce qui frappe surtout, c’est la portée romanesque de ces évocations. Chaque être croqué avec tendresse semble endosser le costume d’un personnage fictif, en route pour des aventures mouvementées, que J.-B. Pontalis nous laisse poursuivre à notre guise, dans le secret d’un imaginaire grand ouvert.

 

Commandez le livre Marée basse marée haute

Laisser une réponse