Maine

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Maine

On s’était régalé, déjà, de son premier roman, Les Débutantes (1) , où quatre inséparables amies d’une université féminine renommée disséquaient de leur regard affranchi la société américaine des années 2000. Toujours quatre femmes dans le deuxième opus de la formidable conteuse de 30 ans. Mais de générations différentes, même si elles appartiennent à la même famille d’immigrés irlandais catholiques. De la grand-mère à la petite-fille, en passant par la fille mal-aimée (parce que préférée du père) et la belle-fille apparemment rangée, quatre voix con­duisent de chapitre en chapitre dans les secrets, les frustrations, les culpabilités et les regrets d’une famille bien opaque sous son apparente évidence.

Pourquoi ne lâche-t-on pas ce pavé ? Parce que J. Courtney Sullivan y tresse admirablement les fils d’une épopée familiale où chacun se reconnaît ? Parce qu’elle se joue de la psychologie de ses héroïnes avec une perspicacité qui évoque les romans policiers et les monologues intérieurs de Virginia Woolf ? Parce qu’elle focalise l’intrigue sur cette propriété de rêves et de fantasmes — unité de lieu idéale de la tragédie ? L’ex-journaliste évoque en plus, l’air de rien, l’évolution de nos sociétés, de nos moeurs, de nos féminités. Du pur plaisir épicé d’une piquante intelligence.

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