Ma bataille d’Alger

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Ma bataille d’Alger

En 1955, Ted Morgan, jeune journaliste franco-américain, sorti de Yale et travaillant aux Etats-Unis, est convoqué sous les drapeaux en France. Après avoir hésité, il se résout à franchir l’Atlantique et à faire son service militaire, « dette d’honneur » envers son père mort pendant la Seconde Guerre mondiale. Morgan sera d’abord sous-lieutenant dans l’infanterie coloniale, au sud d’Alger, crapahutant dans le bled à la poursuite des « fellaghas » qui tendent des embuscades. Par la suite, il est affecté à une officine de propagande de l’état-major du général Massu, au journal Les Réalités, quand la bataille d’Alger consiste, pour les parachutistes investis du pouvoir de police, à nettoyer la casbah des réseaux du FLN.

Morgan comprend rapidement qu’il est dans « le mauvais pays au ­mauvais moment » et assiste à tous les dessous de la sale guerre : tortures ­systématiques pour obtenir des renseignements, attentats meurtriers du FLN dans les cafés, guerres intestines entre officiers de tous bords, fracture entre militaires et politiques, entre ­Algériens et Européens, espionnage et climat de guerre. Paru aux Etats-Unis en 2005, ce témoignage de Ted Morgan, qui reviendra à Alger en 1962 comme journaliste du Herald Tribune, est absolument passionnant et retrace autant l’itinéraire des protagonistes que les événements de cette bataille d’Alger, épisode sanglant d’une guerre qui n’était encore que des « événements »… — Gilles Heuré

 

My battle of Algiers. A Memoir, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Alfred de Montesquiou, éd. Tallandier, 352 p., 20,50 €.

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