Luc Leroi plutôt plus tard

Ajouter un commentaire

Luc Leroi plutôt plus tard

Ah, les grands peintres… Pas un mois sans de nouveaux albums qui retracent l’existence de ces génies trop en avance sur leur temps. Rembrandt, Van Gogh, Cézanne, le Caravage, Picasso et tant d’autres se sont ainsi fait tirer le portrait par leurs « collègues » du neuvième art. Avec des fortunes diverses, car aussi sincère soit-elle, l’admiration est rarement un gage de légèreté ou de pertinence. Avec Paul Gauguin, Jean-Claude Denis y parvient pourtant. Même s’il apparaît ici sous son meilleur jour, le peintre des vahinés, du christ jaune et des chiens rouges n’est pas au centre de l’histoire. Le vrai héros de ce nouvel épisode des aventures de Luc Leroi (le personnage fétiche de Denis, son double de papier) reste le décalage horaire. De retour à Paris après un court séjour à Tahiti, Luc s’aperçoit qu’il y a, comme qui dirait, du jeu dans les fuseaux horaires. Bohème, attachant, perpétuellement à côté de la plaque, l’éternel jeune homme à la tignasse rousse est remonté un peu trop loin : perdu dans la translation, il n’a pas seulement changé d’heure, mais carrément d’époque ! Une situation drolatique et inconfortable qui lui permet cependant de fréquenter le peintre qu’il adule.

Pas d’analyse critique ni de reconstitution minutieuse, mais une rencontre, un échange de vues qui témoignent, plus d’un siècle après sa disparition, de la modernité de Gauguin. Une brève rencontre avec l’homme autant qu’avec l’artiste qui donne furieusement envie d’aller voir ses oeuvres au musée d’Orsay. Le « recalage horaire » qui marque le retour graduel à la réalité est une bien jolie trouvaille scénaristique. — Stéphane Jarno

 

Ed. Futuropolis, 68 p., 16,50 €.

Commandez le livre Luc Leroi plutôt plus tard

Laisser une réponse