L’Oizochat

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L’Oizochat

Quand deux belles idées fusionnent dès la première page, le miracle est là, le pari gagné. Idée numéro 1 : inventer une créature mi-oiseau, mi-chat, et lui donner une âme, par la magie d’un pinceau trempé dans une peinture un peu desséchée, où la couleur a des trous pour respirer. Un personnage est né, microscopique pour commencer, et pourtant déjà géant par son aura. Idée numéro 2 : ouvrir l’histoire par une chute vertigineuse, le crash du volatile à moustaches, qui perd connaissance en plein azur et s’écrase sur la mousse d’une futaie. Cette catastrophe animale est traitée par un jeu de contrastes visuels magnifiques (gigantisme des arbres, fragilité de l’animal quasiment réduit à l’état de poussière) et par une drôle de collision verbale : le lieu du drame s’appelle la forêt de Cécédille, mais c’est l’oizochat qui ressemble à une cédille, preuve que l’univers ne fait qu’un. La suite raconte la survie du rescapé en milieu pas forcément hostile et la naissance du sentiment amoureux dans son corps blessé. Une fois de plus Rémi Courgeon (Le Grand Arbre, Pieds nus, Le Géant Petit Cadeau) fait montre de son vibrant sens du caché. Chez lui, l’ironie côtoie souvent le sacré, dans des illustrations simples et ensorcelantes, pleines de matière et de coups de griffes.

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