Lire, s’évader, résister

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Lire, s’évader, résister

Dans cette étude sous-titrée Essai sur la culture de masse sous le IIIe Reich, Vincent Platini analyse comment la culture populaire de divertissement, souvent négligée par les historiens, fut une immense sphère où pouvaient se formuler des critiques contre le régime nazi. Entre la chape de plomb de la censure politique et l’idée de certains dignitaires nazis selon laquelle la propagande, pour être efficace, ne ­devait pas apparaître au grand jour, toute une littérature, notamment po­licière, a parfois fait preuve d’une sin­gulière indocilité. L’éclectisme de sa production et surtout son volume — quelque trois mille titres parus entre 1933 et 1945 — ont permis à certaines descriptions des maux sociaux d’entrer « en contrebande », selon le mot de Bertolt Brecht, dans les romans policiers, les Krimi (Kriminalromane) (1) . Profitant d’un marché très florissant, du mépris dans lequel les idéologues le tenaient et de la conviction de ces derniers qu’il fallait au peuple ces livres de divertis­sement pour que le régime tienne, le roman policier occupe alors une place à part, dont Platini rappelle l’importance et les enjeux. — G.H.

 

(1) Lire Krimi, une anthologie du récit policier sous le troisième Reich, de Vincent Platini, éd. Anacharsis, 446 p., 23 €.

 

Ed. La Découverte 280 p., 20 €.

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