L’Été slovène

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L’Été slovène

On lit : « Sa main posée sur mon torse a commencé à glisser vers des contrées plus interlopes. » Ou plus loin : « L’autoroute un peu ancienne s’encanaillait de nombreux nids-de-poule. » On sourit, on éclate même de rire parfois, on se laisse volontiers séduire par la légèreté de ce texte brillant, sa désinvolture apparente, son charme subtilement acidulé. Elégance appréciable pour dire le naufrage d’un amour, quelque part en Slovénie, où ce très jeune couple est venu passer quelques jours avec l’espoir d’une renaissance. Le texte, au millimètre, touche par sa sensibilité, sa pudeur, la retenue des sentiments. Sa lucidité aussi. « Nous n’avions plus qu’à conclure qu’on était à peu près amoureux », note le narrateur aux premières heures du voyage que le duo poursuit avec application, sans que rien jamais ne fonctionne vraiment. L’auteur ne s’appesantit pas, saute d’une séquence à l’autre, croquis rapidement enlevés, éclats minuscules. Il sème peu à peu ses cailloux, traçant un chemin inéluctable auquel le couple ne pourra échapper. On pense au talent de miniaturiste d’un Jean-Baptiste Gendarme, à la fantaisie dévastatrice d’Eric Chevillard. Clément Bénech, 21 ans, est un jeune homme à surveiller !

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