L’été contraire

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L’été contraire

De loin, ils ont l’air de branquignols. Clémence, l’infirmière au parfum de paradis, Douss Blida, l’agent d’entretien aux yeux bizarres, Clovis Barbason, l’ancien officier d’active, l’employé de banque Vignaud en fauteuil roulant, sans oublier Gigi, qui promène ses seins lourds et sa poupée… Hier soir, ils ont fait l’école buissonnière, quittant la maison de retraite pour flamber au casino. Grondés comme des gamins, les voici plus décidés que jamais à partir visiter la France en camionnette. Ajoutez à cela l’été qui plonge dans la canicule — remonte à la surface le mauvais souvenir de l’été 2003, les hôpitaux débordés, les pensions transformées en mouroirs. Pour sauver une France qui transpire, restent donc ces vieux Robins des bois, prêts à voler des brumisateurs d’eau, des surgelés et des ­camions frigorifiques… Yves Bichet affectionne les chemins de traverse. Il aime les arpenteurs de sentiers, les marginaux, les filles qui fleurent bon la pomme reinette. Il dessine ici une équipe de chapardeurs utopiques, de nouveaux indignés, de lanceurs d’alerte version senior. Et, comme toujours avec cet écrivain malicieux, la fantaisie et la gravité empruntent le même chemin, sensuel, poétique et ­tellement fragile. — Christine Ferniot

 

Ed. Mercure de France, 180 p., 17 €.

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