Les Pères encombrants

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Les Pères encombrants

Dans le cabinet du psychanalyste Patrick Avrane, les portes claquent comme sur une scène de théâtre. Les mères, pères, filles et fils qui s’y croisent sont rebaptisés Phénice, Romulus, Sémélé ou Stello. Et leurs analyses s’imbriquent avec celles – inoublia­bles – de Patrick Modiano, dont les romans témoignent du père fuyant et de sa quête obsédante, ou de La Jeune Fille au verre de vin, de Vermeer, qu’un homme omniprésent serre de près, au fond du tableau. La couleur est donnée. Il ne s’agit pas de dresser une typologie définitive des « pères encombrants » du titre. Contrairement aux destructeurs – incestueux ou dévoyés –, ces « parents terribles » sont difficilement repérables, car, occupant tout l’espace, ils obstruent la vue. Dans cet essai, qui se lit comme un roman de Conan Doyle, le « détective de l’inconscient » Patrick Avrane (1) va donc aborder ces envahisseurs par petites touches intuitives, à l’instar des cinéastes, des écrivains et des peintres. Copain, exclusif, absent, célèbre, idole, canaille…, « un père encombrant est celui avec qui l’énig­me n’a pas cours. La fonction paternelle, à chaque fois, semble résolue… » Chemin faisant, jusqu’à l’épilogue consacré au… « père de la psychanalyse », une lectu­re se dessine : et s’il était question, dans ce livre à la fois cérébral et sensible, de briser le totem qui encombre chaque psy­chanalyste ? Si une sublimation était « à l’œuvre », nous abandonnant à une rêverie curieuse de la comédie humaine où les pères encombrants ne seraient que des acteurs comme les au­tres ?

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