Les Passeurs d’idées politiques nouvelles au village

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Les Passeurs d’idées politiques nouvelles au village

En 1795, Jean-Baptiste Py, curé d’Effiat, dans le Puy-de-Dôme, est résolu : « A l’infidélité, à l’apostasie de quelques prêtres, nous opposerons les exemples de fermeté et d’héroïsme donnés par un grand nombre d’autres. » Prêtre « constitutionnel », ayant prêté serment à la Constitution révolutionnaire, il sillonne les paroisses pour exhorter les villageois à se convertir aux idées nouvelles. Quelque cent trente ans plus tard, en 1925, en revanche, le dirigeant communiste André Marty se désespère : « Ces camarades paysans me rendent nerveux. » Le monde rural n’a cessé d’être sollicité par les élites urbaines, et celles-ci ont déployé toute une gamme de stratégies pour implanter la Marianne républicaine au village.

Les quinze contributions qui composent cet ouvrage, actes d’un colloque organisé en 2013 par le Centre d’histoire espaces et cultures de l’université Blaise-Pascal, à Clermont-Ferrand, reviennent sur les rencontres ou les confrontations qui, de la Révolution aux années 1930, illustrent différentes tentatives de propagande politique dans les campagnes. Les moyens furent multiples : gravures, chansons, rumeurs, almanachs politiques, récupération du folklore local, envoi de missionnaires dans des campagnes aux maillages sociaux complexes et souvent suspicieuses envers les étrangers. Cela sans omettre des initiatives plus autoritaires — comme quand il s’est agi, pour des instituteurs des années 1793-1794, envoyés en mission en Bretagne, en Corse ou dans les Pyrénées, d’imposer la langue française unificatrice, censée neutraliser les « parlers en ruine » des langues régionales. — Gilles Heuré

 

Ed. Presses universitaires Blaise-Pascal, 300 p., 25 €.

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