Les Filles de Montparnasse 4 : Une vraie biche

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Les Filles de Montparnasse 4 : Une vraie biche

On a vu Garance, Elise, Amélie et Rose-Aymée, ces « filles de Montparnasse » rebelles par tempérament, impertinentes, ambitieuses et libres dans leur tête, puis solidaires dans l’adversité, quand elles ont affronté de plein fouet les traquenards d’une société corsetée de préjugés où ce sont les hommes qui font la loi. Nadja a situé l’action dans les années 1870, à l’épicentre de la vie artistique parisienne d’alors. Garance peint, Amélie écrit, Elise chante et Rose-Aymée est modèle d’atelier. Au fil des trois premiers tomes, chacune a déjà payé au prix fort ses illusions d’indépendance dans un parcours piégé — avec, en contrepoint, l’émergence d’un féminisme actif. L’ultime épisode parachève quatre portraits de femmes complices à la vie à la mort, d’autant plus attractifs qu’ils s’enrichissent de leurs différences.

Cette fresque enlevée, qui évite la brocante d’époque et les raccourcis d’une bien-pensance trop lisse, est confortée par le style graphique très personnel de Nadja — des dessins à la gouache, d’un expressionnisme à la fois édul­coré et charnel, souple et direct. L’amour caché de Garance pour un prêtre, la publication du premier roman (démoli par la critique) d’Amélie, l’exil hasardeux d’Elise en Bretagne, l’inattendu retour de Rose dans la maison close qu’elle avait fuie : le souffle romanesque y est jusqu’au bout, avec ce qu’il faut — et même un peu plus… — de rebonds dramatiques pour faire place nette dans l’histoire du quatuor. Une histoire qu’un usage délibéré de l’anachronisme, dans les dialogues en particulier, propulse hors de son temps. Et rapproche, mine de rien, du nôtre. — Jean-Claude Loiseau

 

Ed. Olivius, 224 p., 27 €.

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