Les Équinoxes

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Les Équinoxes

Cyril Pedrosa était attendu. Quatre ans après le succès critique et commercial de Portugal, primé notamment à Angoulême, son nouvel album devrait ­affoler les boussoles. Plutôt qu’un Portugal bis, périple autobiographique où l’auteur s’interrogeait sur ses racines, Les Equinoxes s’aventurent au grand large, dans les courants violents et contraires de la fiction. Pas d’histoire à proprement parler ici, juste des tranches de vies, des destins qui se croisent, des personnages plus ou moins à la dérive. Au lecteur d’assembler les pièces de ce puzzle narratif. Seul fil rouge : Camille, une quadra un peu larguée, qui se reconstruit peu à peu et se réinvente en photographe. Au fil des clichés qu’elle prend d’inconnus, les motifs et les contours de la vaste tapisserie que sont Les Equinoxes se précisent. En vrac : la vie est une farce épouvantable qui met à bas les plus jolies certitudes, rien ne dure, la solitude est notre lot, seules comptent la beauté, l’amitié et les rencontres, même fugaces.

Rien de bien neuf sous le soleil des idées, et les pages de texte émaillant l’album n’en disent hélas guère plus. Dans ce projet qui semble l’avoir un peu dépassé, Pedrosa a su cependant poser des formes et des couleurs somptueuses. Si personnages et récits nous touchent peu, les contrastes, les jeux graphiques, le traitement saisonnier de la lumière des Equinoxes distillent une émotion rare et laissent deviner le chef-d’oeuvre que cet album aurait pu être. — Stéphane Jarno

 

Ed. Dupuis, 330 p., 35 €.

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