Les Eaux tumultueuses

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Les Eaux tumultueuses

Et toujours cette simplicité, cette humilité, cette humanité… Le nouveau voyage que propose Aharon Appelfeld est une cure thermale dans une ville d’eau désertée, une retraite au plus près des éléments, dans le silence de la peur. Les années 1930 resserrent leur étau sur les pensionnaires, observant dans leurs habitudes des changements aussi infimes qu’inquiétants. Moins nombreux qu’avant, isolés par une catastrophe fluviale, les Juifs ici rassemblés veulent continuer de croire aux lendemains qui chantent : « Nous ouvrons des mondes meilleurs, des mondes cachés, nous montrons ce qu’est la liberté. » Pourtant, tout file, tout disparaît, comme l’eau entre les doigts des curistes qui ne parviennent plus à se ressourcer. D’une écriture limpide et miroitante, étonnamment juvénile, Aharon Appelfeld décrit les échanges des derniers passagers de ce radeau qui s’en remettent au hasard, tout en sachant que ce n’est plus lui qui gouverne. On boit, on se chicane, on poétise, dans un élan de solidarité que la prémonition rend plus intense. Le temps se suspend, l’éternité s’accroche à l’instant. Aharon Appelfeld dit écrire tous ses livres à la main, pour qu’il n’y ait aucun écran entre son âme et la littérature, tout comme son grand-père prenait soin d’ouvrir ses volets avant de prier, pour qu’il n’y eût aucune barrière entre son âme et Dieu. Cette fusion donne à son oeuvre une intériorité profonde et permanente, souvent festive, même au plus noir de l’affliction. 

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