Les Chroniques de Zhalie

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Les Chroniques de Zhalie

Une nuit, les habitants du misérable village de Zhalie sortent dans la rue, guidés par le même rêve : la première chose ou personne qu’ils croiseront sur leur chemin dictera leur destin. Kong Mingliang ramasse un sceau officiel et rencontre Zhu Ying, la fille du chef de village. Entreprenant, il organise l’attaque de trains, un moyen pour les paysans de s’enrichir. Son initiative lui attire respect et honneur de la part des autorités, impatientes de donner à la Chine un nouveau visage…

Autour de Mingliang et de Ying, dont les ambitions démesurées et les relations houleuses rythmeront la transformation de Zhalie en métropole moderne, le romancier Yan Lianke (né en 1958) imagine une parabole des mutations auxquelles il a assisté. Dans Les chroniques de Zhalie comme dans la Chine d’aujourd’hui, les événements défient logique et rationalité. « Les cigarettes montaient sous un vieil orme en piles si hautes qu’elles se terminaient dans les branches : l’odeur le fuma, sa frondaison en jaunit et il resta drogué, dépendant à la nicotine, au point que des années durant il fallut tous les jours déchiqueter le contenu d’un ­paquet à son pied. »

Le recours des auteurs chinois à la littérature dite « mythoréaliste » est devenu, explique Yan Lianke en préface, le moyen approprié d’approcher une réalité que « son absurdité ­ordinaire rend irrationnelle ». L’auteur manipule ainsi l’ironie, l’absurde, le fantastique avec aisance. Récipiendaire du prix Franz Kafka, Yan Lianke dépasse censure et autocensure en maîtrisant l’art de contourner pour mieux épingler. — Christine Chaumeau

 

Zha Lie Zhi, traduit du chinois par Sylvie Gentil, éd. Philippe Picquier, 518 p., 23 €.

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