Les Chérubins électriques

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Les Chérubins électriques

Ce petit roman camé revient de loin. Trente ans qu’il a paru (chez Robert Laffont), presque autant qu’on l’a oublié. Son auteur, Guillaume Serp, n’a pas donné suite pour cause de mort précoce, quatre ans après (en 1987), un second manuscrit (refusé) dans ses tiroirs. Sous le nom d’Israël, il fut aussi le chanteur de Modern Guy, un de ces groupes éphémères qui jaillirent dans un après-punk très parisien. Vécu aux premiè­res loges, un carrousel triste et gai d’accords électriques, de cuir rouge, de verre brisé, de traînées poudreuses est ici redéployé, ou plutôt mis en boucle, en spirale d’enfer où Béatrice a ­plusieurs noms barbares, Cassandre, Ancilla, Deliciosa, et autant de sourires carnassiers… Le narrateur lui-même dégaine trois alias et conjure son narcissisme à grands shoots d’autodérision, de chic dandy et d’alcool fort. « J’avais choisi à l’époque d’entrer dans la Marge comme d’autres choisissent d’entrer dans les ordres », écrit Guillaume Serp, dont le pseudo tranchant dit bien le souci de couper aux impératifs d’une narration linéaire ou aux tentations d’un romantisme verbeux. Vif et titubant, oeil hagard et sourire en coin, cravate dénouée, son livre a su, lui, se démoder sans dommage.

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